Plantes cyanogénétiques :
Les plantes cyanogénétiques sont
à l'origine d'intoxications très graves car, leur évolution
étant très rapide (moins de 1h), le diagnostic s'effectue souvent
post-mortem. Elles sont d'autant plus dangereuses qu'elles peuvent être
déterminées par des plantes fourragères qui ne sont toxiques
qu'en certaines circonstances.
un hétéroside, l'acide cyanhydrique (HCN) et une substance aglycone se trouvent combinés sous forme d'hydroxynitrile. Une hydrolyse enzymatique (glucosidase et action de l'hydroxynitrile lyase) libère l'acide cyanhydrique. Dans certaines plantes, l'hétéroside cyanogénétique et les enzymes se trouvent dans des cellules séparées et la toxicité ne se manifeste qu'après mise en contact (broyage). Dans d'autres plantes (Vicia sp.), ou dans certaines variétés, il y a peu ou pas d'enzyme et la toxicité s'exprime après hydrolyse intestinale (la microflore intestinale sécrètant l'hydroxynitrile lyase).
d'apparition très brutale (10 à 15min après ingestion) et d'évolution rapide : la mort survient en 15 à 30min. On observe des troubles :
à l'ouverture, la carcasse présente souvent une odeur aromatique due à l'aglycone (aldéhyde benzoïque, acétone...) ; le sang est d'un rouge brillant, rutilant, non coagulé, les hémorragies fréquentes. Les muscles, surmenés, sont de couleur sombre.
normalement, l'hémoglobine est oxydée suivant la réaction : Hb(Fe2+) + O2 -> Hb(Fe3+)O2. HCN se fixe sur l'hémoglobine car CN- a une grande affinité pour les groupements héminiques ; l'hémoglobine est alors transformée en cyanhémoglobine et ne peut plus transporter d'oxygène : Hb(Fe2+) + CN- -> HbCN. HCN se fixe aussi sur la cytochrome oxydase, bloquant la chaîne respiratoire, et entraîne ainsi des troubles nerveux. La dose toxique dépend :
illusoire s'il n'est pas très précoce :
se méfier des espèces reconnues toxiques (test de Guignard). Pour les sorghos, attendre la floraison ou 90 cm de hauteur, éviter les plantes chétives, qui ont souffert de froid ou de sècheresse (irrigation) et éviter de distribuer des déchets de sarclages. La dessiccation ou l'ensilage diminuent énormément la quantité d'HCN.
l'Arrêté du 16 Mars 1989 (substances indésirables) fixe à : 50 ppm maximum en mg/kg sur aliment à 12 % de MS dans les matières premières, à l'exception des graines de lin (250 ppm tolérées), du tourteau de lin (350), des produits du manioc (100) et du tourteau d'amandes (100) ; à 100 ppm dans les aliments complets, à l'exception de ceux pour poussins (10 ppm seulement).