Plantes photosensibilisantes :
Certaines plantes déterminent des lésions
cutanées chez des animaux exposés au soleil après ingestion
(accumulation de pigments dans le derme, photosensibilisation primaire et secondaire)
; d'autres provoquent des troubles par simple contact (photosensibilisation
de contact).
La substance est absorbée par voie digestive et véhiculée par le sang jusqu'à l'épiderme où elle se dépose et subit, sous l'action de la lumière, une transformation chimique. Substances : fagopyrine de Polygonum et hypéricine d'Hypericum, dérivées de la naphtodianthrone, absorption à 580-600 et 540-610 nm respectivement. Apparition de symptômes si absorption supérieure à 5 % PV en moyenne.
chez les bovins, ovins, porcins, chevaux et le dindon. Seulement des animaux exposés au soleil, jamais en stabulation.
- Photosensibilisation primaire : ingestion massive de la plante verte (sauf millepertuis où la plante est toxique aussi à l'état sec) ; après un temps de latence très variable (quelques heures à quelques jours, toxique d'accumulation), les animaux présentent des troubles généraux (inquiétude, agitation, prurit intense...) puis locaux. Les régions dépigmentées, à peau fine et glabre (taches de ladre des chevaux, oreilles, naseaux, pourtour des yeux, mamelle, face interne des cuisses, anus, vulve) deviennent rouges, tuméfiés, douloureux. On note l'apparition de croûtes noirâtres avec écoulement séreux. Parfois, évolution vers une kératinisation ou vers des troubles nerveux graves avec convulsions voire coma si l'animal reste à la lumière.
- Photosensibilisation secondaire : l'animal présente en sus des symptômes hépatobiliaires
dermatite prurigineuse avec nécrose cutanée et complications bactériennes,
- à l'histologie : corps muqueux de Malpighi infiltrés d'dème,
- à l'examen nécropsique : atteinte hépatique (avec stase biliaire) fréquente si photosensibilisation II.
mécanisme d'action précis mal connu, mais on a montré que l'oxygénation de la peau était nécessaire à l'apparition des lésions. Le derme devient photosensible au voisinage de longueurs d'ondes spécifiques : 540 - 610 nm hypéricine ; 580 - 600 nm fagopyrine ; 400 - 620 phylloérythrine.
sarrasin graines (dindon, porc) et fourrages (ruminants, cheval, lapin), millepertuis (ovins), trèfles (cheval) :
mettre les animaux à l'ombre, désinfecter les plaies et tranquiliser pour éviter le prurit (acépromazine). Administrer également des diurétiques et substances hépatoprotectrices, des anti-inflammatoires. Thiosulfène proposé pour diminuer l'oxygénation, donc désensibiliser. Eviter les plantes connues, préférer des races à peau sombre, permettre l'ombre dans les pâtures.
l'Arrêté du 16 Mars 1989 (substances indésirables) fixe à : 50 ppm maximum en mg/kg sur aliment à 12 % de MS dans les matières premières, à l'exception des graines de lin (250 ppm tolérées), du tourteau de lin (350), des produits du manioc (100) et du tourteau d'amandes (100) ; à 100 ppm dans les aliments complets, à l'exception de ceux pour poussins (10 ppm seulement).