Biotope
(plante
des bois)
:
Dans les forêts mixtes de feuillus en plaine et jusqu'en moyenne montagne, dans les parcs. Plutôt sur sols argileux
Description
botanique :
Plante entière : arbre feuillu de 35 m de hauteur maximale, avec un tronc épais et court se divisant précocément en branches massives; l'écorce est creusée de profondes craquelures
Feuilles : caduques, alternes et à pétiole mesurant 2 à 10 mm ; le limbe glabre des 2 côtés, obovale, présente sur chaque bord 3 à 6 lobes émoussés
Inflorescence : espèce monoïque : les fleurs mâles vert-jaune réunies en chatons multiflores pendent mollement, les fleurs femelles solitaires ou serrées par groupes de 2 à 6 se réunissents en inflorescences sessiles à subsessiles, petites et insignifiantes, portant généralement 3 stigmates rouges
Fruits : glands longuement pédonculés, par groupes par 3 à 5, longs de 2 à 3 cm, ils sont verts puis bruns à maturité et pourvus de bandes longitudinales sombres lorsqu'ils sont frais. La cupule est couverte d'écailles apprimées
Entérotoxique
(constipation)
:
Parties toxiques : surtout les glands verts et les feuilles ; ce chêne est le plus toxique
Principes actifs : les tanins, non condensés, libérent à l'hydrolyse du pyrogalol
Circonstances d'intoxication : par ingestion de feuilles au printemps (mal de brou) et de glands tombés au sol à l'automne
Toxicité : touche les bovins, le cheval et le porc, responsable de 2700 morts en 1985 en France...
Dose : assez élevée, elle est supérieure à 4kg de glands secs pour un bovin
Organes cibles : tube digestif et rein
Symptômes : on observe classiquement inappétence, inrumination, affaiblissement et chute de la production laitière. Une forme bénigne a été décrite qui se caractérise par une constipation opiniâtre suivie de diarrhées nauséabondes parfois hémorragiques. Dans les cas les plus graves, on note des douleurs à la palpation rénale, une polyurie avec hémoglobinurie puis une anurie (souvent, créatininémie et urémie élevées)
Lésions : gastro-entérite (hémorragique ou non), dégénérescence hépatique, glomérulonéphrite et oedèmes déclives (liés à l'évolution d'un syndrome néphrotique)
Traitement
spécifique :
Mettre l'animal à la diète hydrique (eau à volonté pour favoriser l'élimination urinaire) et donner des purgatifs doux ; les sels de calcium et de magnésium (en IV) auraient une action anti-toxique spécifique
Utilisation
pharmaceutique :
L'usage empirique lui attribue des vertus astringentes, hémostatiques, antiseptiques, cholagogues et antidiarrhéiques grâce aux tanins. On utilise des rameaux feuillus pour le lapin, des glands pilés mélangés avec du sarrasin et du chènevis pour les oies, des décoctions d'écorce pour les chiens et les moutons. Chez l'homme, écorce et noix de galle sont utilisées en décoction contre la diarrhée aiguë, en gargarisme contre les maux de gorge, en compresses sur les brûlures et coupures, dans un onguent pour les coupures et les hémorroïdes. On les prisait également en cas de saignement de nez
Autres
utilisations :
La galle du chêne (due à une larve de cynips) donne les noix de galle médicinale et une l'encre indélébile (parchemins) ; les glands torréfiés ont parfois remplacé le café